Lorsque j’étais enceinte, certes influencée par mon histoire familiale, accouchement signifiait drame. Et quand je me suis demandé ce que les livres m’avaient appris sur le sujet, je me suis retrouvée face au trou noir. Un seul récit est remonté à ma mémoire, de Zola, mais il était flou. En le relisant, j’ai compris pourquoi je l’avais occulté : il était effroyable.
Comment l’enfantement est-il raconté dans les romans ? Quelle empreinte cela laisse-t-il ? Avec Mise au monde, Isabelle Fruchart explore en 100 livres le récit de naissance et sa grammaire.
“Elle ne veut pas d’enfant ? Et celle-ci ne peut pas ? N’écoutez pas la voix du juge. Ceux qui pensent que vous n’êtes pas des femmes sont ceux qui se rassurent avec l’idée que les femmes n’aient qu’un pouvoir au monde. Un seul.
Et moi, qui suis-je pour ériger mon avis personnel en chapelle ? Et si nous autres femmes, nous nous regardions droit dans les yeux ? Et si nous nous considérions ? Capables. Capables de choisir. Chacune, ce qui est bon pour elle. Mais comment savoir entre quoi et quoi ? Et si nous nous parlions ? Sans honte. Parfois sans mot. Et si nous en savions beaucoup plus que les livres ?”